Camille Claudel, l'abandonnée
La conférence d'André CASTELLI, suivie par près de 70 participants, nous a plongé dans le quotidien de trente années d'enfermement arbitraire et d'abandon de septembre 1914 à octobre 1943. Son frère Paul ne viendra lui rendre visite que 12 fois pendant cette période.
Des événements ont marqué sa vie. 18 mois avant sa naissance, ses parents perdent unpetit garçon, et à sa naissance elle se retrouve en situation de "remplacement" très mal vécue par sa mère.
Elle va développer son don pour l'écriture, le dessin et la sculpture. Son professeur partant pour l'Italie, elle intègre à Paris une école privée, puis l'atelier de Rodin avec lequel s'amorce une relation amoureuse. Le travail du maître restera mieux reconnu que celui de son éléve.
En 1913, son père, qui l'a toujours soutenu, décède. Elle n'en sera informée que 4 jours plus tard. Elle souffre de paranoïa. Quelques jours plus tard, sa famille demande son placement volontaire à l'asile de Montdevergues à Montfavet, pour le restant de ses jours. Depuis une loi de 1832, l'enfermement est le seul moyen pour traiter les aliénés.
Camille Claudel a été bafouée de ses droits, de son art, au seul motif qu'elle était une femme. André Castelli, à titre de reconnaissance éternelle à cette artiste, a un objectif ambitieux : la voir entrer au Panthéon.